La tentation Starlink
Starlink, libération ou fil à la patte ?
A première vue j’appartiens plutôt au parti du « on est bien tranquilles en mer, coupés du monde ». Je n’ai jamais senti mon père si libre que lors de notre transatlantique, où il avait dû se mettre hors ligne pendant 3 semaines. Dirigeant d’entreprise et père de famille nombreuse, il ne s’était simplement jamais autorisé une telle déconnexion de toute sa vie ! Alors si maintenant on peut être joignable partout et tout le temps, même au beau milieu d’un océan, quelle perte !
Mais voilà les hédonistes du web qui se disent « chic, j’ai le temps de suivre tel enseignement en ligne ou tel prof de guitare sur YouTube », et après tout pourquoi pas ? Pour les élèves qui suivent leurs cours a distance, ils gagnent peut-être en didactique sur leurs cours, mais maximisent le temps d’écran, et je ne pense pas que le calcul soit intéressant.
Pascal : « On prépare nos escales comme si on était déjà à terre. On se promène virtuellement dans les rues, on chatte avec la marina, on réserve le restaurant pour fêter l’arrivée. »
Innovation, signe des temps.
Ce qui est sûr c’est que le système iridium a vécu. On ne peut pas comparer un affichage météo comme Windy ou Windguru avec les grib aux grossières barbules que l’on passe 20 minutes à récupérer, quand la connexion iridium veut bien fonctionner.
Le progrès est là, venu des étoiles, pas tellement plus onéreux que le système qu’il prétend remplacer, mais ô combien plus performant.
La question pour les « gens de bateau » est la suivante : souhaitez-vous vivre une aventure ou une vie aventureuse ? Dans le premier cas, vous êtes dans un challenge, vous le vivez avec passion et totalement, et une connexion permanente serait un frein au plaisir de cette aventure. Dans le second cas, votre vie sur les flots s’inscrit peut-être sur du plus long terme, avec des contraintes différentes, et dans ce cas, ce n’est pas la peine de vous rajouter la peine d’une connexion hasardeuse. Il faut vivre avec son époque 🙂 Et ne plus s’enfermer dans une bulle dès que la connexion de la marina est bonne et que vous pouvez enfin charger et répondre à quelques messages. Ou attendre 30 minutes en subissant la pluie ou les piqûres des moustiques, que le wifi du bar vous permette de charger la vidéo de votre neveu en train d’enfiler ses premières chaussettes.
Grant : « Cela fonctionne partout, parfaitement. C’est bien, non ? »
La voix de la sagesse
A nous de nous y adapter, en choisissant l’usage que l’on veut en faire. On peut décider d’avoir accès à une météo performante : détaillée, précise, instantanée, mais de ne pas consulter ses mails ni internet. En respectant nos propres choix, on reste libres !
Jenya : « Il y a un interrupteur, car le système consomme beaucoup d’énergie. Alors on l’allume, on fait ce que l’on a à faire avec la connexion, et puis on éteint, jusqu’au lendemain. »
Une requête cependant, monsieur Musk, on n’a pas besoin de Netflix ni de Disney + en mer, on n’a pas besoin d’avoir des milliers de satellites dans l’espace autour de notre Terre. Merci pour l’amélioration de nos systèmes de communication et de météo, mais ce serait super d’en rester là !
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